Le Parisien : "Le vote du budget a réveillé la minorité"
Jeudi soir avait lieu, dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville, le conseil municipal au cours duquel était débattu le premier budget de ce que le journal Le Parisien, qualifiait de premier budget de l'ère Voynet.
Un conseil municipal passionnant et passionné sur lequel nous reviendrons assez largement après les fêtes.
Montreuil/Conseil municipal
Le vote du budget a réveillé la minorité
APRÈS neuf mois d’observation depuis l’élection de l’écologiste Dominique Voynet à la tête deMontreuil, la minorité municipale s’est montrée moins tendre avec la nouvelle équipe, jeudi soir à l’occasion du vote du budget 2009. Les débats ont été vifs jusqu’à ce que les opposants s’abstiennent au final.
Emmanuel Cuffini, adjoint au maire (Verts) chargé du budget, a présenté un équilibre des dépenses et recettes à hauteur de plus de 271 millions d’euros. Malgré ses difficultés financières, la ville pourra investir à hauteur de 26 millions d’euros, notamment grâce à un emprunt de 6,5 millions d’euros. « Nous aurons un désendettement de 12 millions d’euros au minimum », s’est félicité l’écologiste. Parmi les priorités, l’accent a été mis sur la restructuration des groupes scolaires Jaurès et Nanteuil, du Théâtre des Roches, du gymnase Diderot, la création d’une nouvelle crèche, d’un terrain de football en synthétique, d’une antenne jeunesse à Paul-Signac et d’une nouvelle maison des jeunes.
« Votre équipe semble manquer de visées, de projets pour notre ville qui souffre de la politique du gouvernement », reproche Dominique Attia (PC). « Votre budget devrait rompre avec la politique libérale, il manque de l’innovation et du dynamisme que votre élection aurait pu entraîner », poursuit Gaylor Le Chequer (Gauche unie et citoyenne). L’ancien maire, Jean-Pierre Brard (app. PC), s’alarme « des coupes terribles dans le budget culturel » et de l’important salaire du directeur général des services. « Ce ne sont pas des choix de gauche », résume le député. «Moi, j’ai renoncé à la voiture de fonction et mes dépenses de maire sont deux fois inférieures à celles de mon prédécesseur », tacle Dominique Voynet. « Si notre budget est si mauvais, je ne comprends pas pourquoi vous vous abstenez, vous n’avez qu’à voter contre ! » s’emporte Emmanuel Cuffini, agacé de se voir taxé de « libéralisme ». A l’issue du vote, la sénatrice- maire s’est félicitée que le budget 2009 ait été voté « sans aucune voix contre. C’est la première fois depuis des décennies », applaudit- elle. «Contrairement à ce que vous semblez souhaiter, nous ne sommes pas une opposition mais une minorité municipale. C’est pourquoi nous nous sommes abstenus », a répondu le socialiste Frédéric Molossi, réclamant au passage « un minimum d’honnêteté entre femmes et hommes de gauche ».
Marjorie Corcier