PLU : Un acte démocratique manqué ! Tribune des élus RGC/PG/PCF/FASE ET PS

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Tribune des élus RGC/PG/PCF/FASE/PS

à lire dans le prochain numéro de « Tous Montreuil »

 

 

Dominique ATTIA, Stéphane BELTRAN, Muriel BENSAID, Jean-Jacques SEREY,

Danièle CREACHCADEC, Gaylord LE CHEQUER, Juliette PRADOS,

Alexie LORCA et Frédéric MOLOSSI

 


PLU : Encore un acte démocratique manqué !


Le 29 Juin 2012 le tribunal administratif suite à la requête de 3 associations et de 2 élus, a annulé le plan local d’urbanisme voté le 02 avril 2011, au motif de méconnaissance du code des collectivités et de méconnaissance du code de l’urbanisme.

 

C’est bien sur le fond et la forme que le tribunal a condamné la  municipalité.

 

Les griefs principaux portent sur l’absence de  publicité auprès des citoyens, le manque de fourniture des documents aux élus  et des erreurs manifestes du règlement au pourtour des Murs à pêches.

 

La forme rejoint souvent le fond, le déficit démocratique de la démarche d’élaboration, le refus systématique de dialogue avec les associations qui a conduit au blocage est bien une question de fond.

 

Apres 18 mois de mise en œuvre du PLU le mécontentement dans la ville  est énorme !

 

Nous aurions pu imaginer que la municipalité aurait tiré profit de la situation née de l’annulation du PLU pour, enfin, ouvrir le débat et la concertation qui ont fait cruellement défaut tout au long de la phase préalable. La municipalité aurait pu profiter de l’occasion pour revoir un certain nombre de ses projets qui cristallisent mécontentements et exaspération légitimes de la part des Montreuillois. Eh bien non ! Ils continuent comme si de rien n’était.

 

Comble du cynisme, l’élu à la démocratie locale lui-même revendique le fait que les modifications apportées soient « restées mineures pour ne pas avoir besoin de concertation préalable ». Encore plus hallucinant : sur le fond, le même élu reconnaît les imperfections de ce document, en particulier sur le secteur des Murs à Pêches et du Bas Montreuil ; et d’expliquer non sans rire que c’est la raison pour laquelle il va être nécessaire de réviser le PLU… avant même qu’il ne soit adopté.

 

La municipalité est seule responsable de la crise actuelle. Elle n’a pas voulu tenir compte de nos alertes répétées tout au long des différentes phases d’élaboration du Projet d’Aménagement et de Développement Durable puis du PLU. En ne parlant pas, en n’associant pas les habitants au processus de mutation, de transformation de la ville qu’elle entendait mener sous couvert de la légitimité issue du suffrage universel, elle a ouvert plusieurs fronts de crises et de confrontations.

 

A ceux qui s’étonnent que l’animation de réunions publiques « dites de concertation » soient menées par des aménageurs ou des promoteurs privés (et non pas par des élus), à ceux qui s’étonnent de voir la salle de la Maison des associations mobilisée pour les réunions de promoteurs, à ceux qui réfutent le choix de confier à des aménageurs privés l’aménagement d’une ZAC aussi importante que la ZAC Acacia ou une opération comme celle de l’Ilot de l’Eglise, au commissaire enquêteur lui-même, qui - dans son rapport sur le PLU - alertait sur « cette hausse démographique naturelle à laquelle s’ajoutera sur les années à venir une hausse démographique liée à la production de logements » et aux conséquences que cela fera peser en terme de besoins d’équipements, à ceux qui disent qu’une piscine écologique ce n’est pas la même chose qu’une base de loisirs aquatiques de plein air posée en plein secteur des Mûrs à Pêches, à ceux qui disent que la ville ne combat pas assez la spéculation ce qui conduit Montreuil, en 2012, parmi les villes où les prix du loyer au m² sont les plus élevés derrière Rueil-Malmaison, Antony ou encore Neuilly-sur-Seine.

 

A tous ceux-là, la Première adjointe répond « qu’il y en a marre du faux débat sur la concertation », qu’ils sont des « anti-écoles » ou« anti-crèches » après avoir été des « anti-roms », « anti-écolos », « des anti-logements sociaux »… En agissant de la sorte l’élue omet de rappeler qu’habitants, élus, parents d’élèves et enseignants ont tous été porteurs de propositions destinées à améliorer des  projets qui laissaient beaucoup de monde sceptique.

 

Autant de propositions systématiquement rejetées pour aujourd’hui renvoyer les Montreuillois aux rangs d’irresponsables. Autant d’alertes de la part des élus des minorités balayées d’un revers de main.

 

Dans la continuité de cet entêtement, devant une forte mobilisation des citoyens dans la salle, c’est le passage en force qui a été décidé au conseil municipal de septembre. Alors que 41 élus avaient voté le texte en première lecture en 2011, seuls 29 (sur 53) ont voté  le PLU cette fois-ci. Depuis le début du mandat, trois adjoints à  l’urbanisme se sont succédés, deux ont jeté l’éponge et n’ont pas voté, cette fois-ci, un projet qu’ils avaient pourtant porté.

 

Pourtant une autre politique de développement  est possible et qui respecte l’histoire urbaine et sociale de notre ville.

 

  • - En préservant et en développant les espaces verts.
    - En préservant le tissu de petits lieux d’activité, les maisons de ville et les pavillons.
    - En réalisant par des acquisitions réhabilitations du véritable logement social comme ce  
  •   fut le cas avec la convention  ville/ FREHA  qui aura permis la création de plus de 350
  •   logements.
    - En réalisant en accompagnement de l’arrivée des transports en commun, des logements
  •   accessibles aux Montreuillois.  
    - En luttant contre la spéculation immobilière par un encadrement réel  des  promoteurs.
    - En garantissant le pourcentage d’habitat social à 37%
    - En prévoyant la où ils sont nécessaires des équipements scolaires et sportifs.
    - En revenant à des équipements utiles et raisonnables tels qu’une vraie piscine dans le
  •   quartier Boissière plutôt qu’un Parc aquatique surdimensionné.
    - En réservant des terrains pour le développement des générations futures.

 

En refusant le débat démocratique, la municipalité n’a rien à gagner, si ce n’est à se construire elle-même des adversaires et des opposants qui n’ont au départ  pas d’autre objectif que de contribuer à l’amélioration pour tous du quotidien et du cadre de vie et qui partagent un même amour de leur ville.  

 

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