Débat sur le projet de nouveau groupe scolaire situé Ilot 104 - Conseil municipal du 10 février 2011

Publié le

Image1-copie-3

 

DEUX DELIBERATIONS RELATIVES AU PROJET DE CONSTRUCTION

D’UN GROUPE SCOLAIRE DE 24 CLASSES SITUE SUR LA PARCELLE « ILOT 104 »

 

 

 

Madame la maire, mes chères collègues,

 

Au-delà de la polémique pré-électorale, de l’agitation et des propos de mauvaise fois que l’on peut entendre ici ou là, nous voudrions vous faire part de notre consternation.

 

Comment est-il possible de réussir l’exploit de se mettre autant de monde à dos, sur un projet de création d’école pour les gamins de notre ville ?

 

Vous avez décidé que le site de l’Ilot 104, serait le plus approprié pour la création d’une école mais sans aucun travail préalable en matière de réflexion sur la sectorisation.

 

Soyons factuels, l’enquête publique relative au projet de révision du POS et à l’élaboration du PLU le souligne (p.57), la création d’un groupe scolaire, avenue de la Résistance, n’était pas prévue, ni dans votre programme électoral ni dans vos prévisions de début de mandat. Ce qui l’était, c’était la création d’un nouveau groupe scolaire, dans le secteur Bas-Montreuil Bobillot et pour lequel un emplacement avait été réservé (p58).

 

Si telle était la solution de bon sens et d’urgence, par ailleurs fortement soutenue par de nombreux habitants, parents et associations de parents, vous avez pris la décision de reporter aux calendes grecques ce projet et de vous rabattre sur un autre terrain, situé, de l’autre côté de la croix de chavaux, derrière un carrefour majeur de notre ville et de l’autre côté d’une avenue dont tout le monde sait que la circulation automobile de transit y est considérable. Bref, un terrain qui ne répondra pas aux besoins immédiats des enfants et familles d’un secteur en pleine densification.

 

D’un côté, vous concentrez, dans un même périmètre (Bas-Montreuil République) toutes les écoles du quartier en favorisant l’extension de Paul Eluard, de l’autre, vous mettez les enfants qui habitent à l’Est de ce périmètre, en situation de devoir traverser le boulevard Chanzy, la Croix de Chavaux et l’avenue de la Résistance pour se rendre dans leur future école.

 

En matière de cheminement sécurisé de nos enfants, vous prenez des risques considérables, en matière de circulation et de desserte de ladite école pour les parents qui viendront déposer les 600 enfants dans ce même site, il en est de même.

 

Mais alors, pourquoi vous ruer sur un terrain mal situé au regard de toutes logiques de sectorisation et qui pose nombre de problèmes pour la sécurité des enfants. De même, pourquoi la construction d’un bâtiment aussi imposant à cet endroit précis alors que le quartier bénéficie là de son principal et unique espace vert ?

 

Pour votre choix de restructuration de Paul Eluard, à l’occasion du débat d’orientation budgétaires, vous expliquiez qu’il était « plus rapide de faire quelque chose dans un bâtiment vétuste existant et non utilisé » mais surtout « ça coûte moins cher que nous faisons le choix de le faire à cet endroit parce que justement ça nous coûte moins d’argent et ça permet d’aller plus rapidement ».

 

Qu’en est-il de l’Ilot 104 ? Contrairement au communiqué qu’il vous a semblé utile de publier, nous ne connaissons pas un élu autour de cette table, pas plus sur les bancs de élus de la minorité ou de l’opposition que sur les bancs de votre majorité, qui soit opposé au principe de création d’une école. Ce qui est en cause, c’est un projet visiblement monté à la hâte, pour satisfaire un calendrier électoral (ouverture de l’école en septembre 2013) au détriment d’un travail en profondeur sur la portée éducative et écologique de votre projet. 6 mois de réflexion et de concertation n’était pas de nature à remettre en cause un projet aussi essentiel. 

 

Le rapport du Commissaire enquêteur le révèle d’ailleurs dans le cadre de votre projet de PLU. Page 58, il est écrit : « La ville a donc la nécessité de trouver un site rapidement mobilisable » et cela afin de palier « à cette hausse démographique naturelle à laquelle s’ajoutera sur les années à venir une hausse démographique liée à la production de logements. » C’est le fameux serpent qui se mord la queue.

 

D’un côté, vous ouvrez les vannes aux promoteurs pour la construction tous azimuts sur les moindres parcelles libres du Bas-Montreuil, de l’autre, vous vous trouvez dans l’incapacité d’anticiper et de prévoir les équipements publics indispensables. Résultat, la précipitation prime sur tout le reste, et, dans le cas présent, au détriment du cadre de vie des habitants du quartier, de la sécurité et de la qualité des conditions d’accueil des enfants de notre ville.

 

Il est bien dommage que vous ayez opportunément retiré de l’ordre du jour l’examen du PLU, car tout cela malheureusement est parfaitement cohérent.

 

Dans un quartier déjà fortement sous-équipé en établissements scolaires, commerces ou transports en commun, la construction de nouveaux logements ne devrait-elle pas être précédée par une politique publique qui permettrait déjà de répondre à ces besoins ? De ce point de vue, il eut été préférable d’engager avant tout le projet de création du groupe scolaire situé quartier Bobillot et de contenir toutes opérations immobilières supplémentaires. Vous faites l’inverse, vous gelez le projet et vous urbanisez et densifiez à outrance.

 

Seule une densification maîtrisée pourra répondre aux besoins en matière de logement, d’équipements publics et de bien vivre en ville. La densité à Montreuil serait-elle si faible qu’il faudrait l’augmenter encore et encore en urbanisant systématiquement les parcelles encore libres au détriment d’espaces de respiration ?

 

Il est encore temps de revenir autour de la table, de rouvrir un espace de dialogue et de concertation. Nous vous appelons à accepter la proposition formulée par les riverains et professionnels de prendre quelques mois supplémentaires pour remettre le projet à plat, dans l’intérêt de tous.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article