Contre la précarité energétique et pour l'environnement, Montreuil fait le choix de la géothermie
Le conseil municipal du 2 novembre dernier a été marqué par l'adoption, à l'unanimité moins 4 abstentions, d'une délibération ouvrant la voie à une nouvelle étape dans notre engagement pour le développement des énergies renouvelables dans notre ville.
En effet, après avoir décidé, en février 2008, d’adhérer à la compétence énergie renouvelable pour la mise en œuvre de programmes d’installation de panneaux solaires, Montreuil s'engage aujourd'hui dans un projet ambitieux et durable en raccordant notre ville au réseau de géothermie qui est sur le point de voir le jour à Rosny-sous-Bois.
Concrètement, la géothermie répond à un double objectif : environnemental et social puisque contrairement aux nuisances provoquées par les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), elle apporte une solution « propre » renouvelable et locale, en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effets de serre. De plus, dans un contexte de raréfaction et d’envolée des prix des énergies fossiles, elle garantit une maîtrise des coûts, et donc des factures de chauffage, sur le moyen et le long terme.
C’est là une réponse et une ambition de la municipalité conduite par Patrice Bessac que d’allier exigence environnementale et exigence sociale dans un contexte où l’on constate l’explosion de la précarité et notamment de la précarité énergétique qui touche de plus en plus de ménages avec des factures de gaz, de fioul et d’électricité qui ne cessent d’augmenter amputant gravement leur budget.
Cette opportunité qui s’offre à nous découle de notre engagement et de la place qu’occupe désormais notre ville au sein des instances du SIPPEREC, le Syndicat Intercommunal de la Périphérie de Paris pour les Energies et les Réseaux de Communication. Montreuil assure en effet depuis quelques mois maintenant la 5° vice présidence de ce syndicat intercommunal et préside la commission maîtrise de l’énergie, développement des énergies renouvelables et performance énergétique.
Aujourd’hui, nous avons donc la chance de bénéficier des études préalables menées par le SIPPEREC ayant démontré la faisabilité technique et économique de ce projet, qui rentrera dans sa phase de mise en œuvre dès le mois de janvier prochain par la réalisation d’un forage à Rosny.
Dans la pratique, la géothermie consiste à exploiter la chaleur naturellement contenue dans le sous-sol, pour produire de l’électricité ou de la chaleur. Pour cela, un forage ira pomper l’eau chaude, à plus de 1 600 mètres sous terre, d’une nappe souterraine située à Rosny, à proximité immédiate de Domus avant d’être redistribuée aux logements ou aux équipements publics qui en auront fait la demande. Des études sont engagées par le SIPPEREC et par nos services afin de déterminer la part de notre territoire qu'il sera possible de raccorder.
Demain, la géothermie nous permettra donc d’alimenter le chauffage urbain, à l’échelle d’un quartier ou d’un ensemble d’immeubles groupés grâce à un réseau de canalisations dédiées. Concrètement, ce sont des locataires de l’OPH de notre ville, ou d’autres bailleurs sociaux, mais également la possibilité offerte à des copropriétés et à des entreprises de se raccorder à ce système de chaleur plus économe et plus respectueux de l’environnement.
En Île-de-France, la géothermie a déjà fait ses preuves. On compte dores et déjà 33 installations de géothermie en fonctionnement depuis plus de 30 ans, la dernière en date étant celle en cours d’achèvement sur les communes d’Arcueil et de Gentilly ou encore celle de Bagneux.
Après le vote de cette délibération, le comité syndical du SIPPEREC sera amené à valider notre adhésion, en décembre prochain, nous permettant ainsi de bénéficier d’une extension du réseau prévu pour le moment sur les seules villes de Rosny et de Noisy-le-Sec. En janvier les travaux de forage débuteront, ils dureront 3 mois au terme desquels pourront commencer les travaux de raccordement pour une livraison de la chaleur géothermale dès la saison de chauffe 2016.
Nous nous dotons d’un outil efficace pour maîtriser durablement les coûts de la chaleur.
C’est un projet socialement utile, écologiquement responsable, susceptible d’intéresser 10 000 logements et équipements publics, et qui s’inscrit pleinement dans la Loi de Transition Energétique en cours d’examen.