COMMUNIQUE
Gaylord LE CHEQUER
Adjoint au Maire de Montreuil délégué à l'aménagement durable,
à l'urbanisme, aux grands projets et aux espaces publics
Alors que la quasi-totalité des acteurs de l’immobilier (promoteurs, aménageurs, etc) qui interviennent à Montreuil ont souhaité signer notre charte de la construction durable ; la Présidente de la très lobbyiste Fédération des Promoteurs de l’Immobilier (FPI) menace d’entrer en guerre contre les élu-e-s et les collectivités qui ont adopté ce type de document. A Montreuil, nous n’avons pas l’intention de nous laisser impressionner par ces menaces qui visent à faire taire les élus pour satisfaire l’appétit démesuré de quelques lobbies dans lesquels bon nombre de promoteurs ne se reconnaissent d’ailleurs pas.
Loin d’être un frein à la création de logements, ce type de charte a la vertu de jouer la transparence. Elle constitue un support clairement énoncé d’une relation de partenariat que la ville souhaite mettre en place avec les maîtres d’ouvrage d’opérations immobilières. Elle facilite la démarche de dialogue entre l’opérateur, la ville, ses services et les habitants en vue d’obtenir dans chaque domaine la meilleure réponse possible.
Cette réalité est confortée par les chiffres communiqués par la FPI elle-même qui note dans son dernier point presse du 31 mai : « Dans la continuité des tendances observées depuis le début de l’année, la délivrance de permis de construire des logements neufs continue de progresser et l’amélioration des indicateurs d’être tirée en avant par le collectif. […] 97 700 autorisations de construire ont été délivrées au cours des trois derniers mois (de février à avril 2016), soit une augmentation de +10,0% par rapport à la même période de 2015. »
Nous sommes donc bien éloignés de la victimisation dans laquelle se drape la FPI en parlant de « chantage des maires » d’autant qu’à Montreuil, cette charte a été co-élaborée avec un groupe citoyens issus de tous les quartiers de notre ville mais également de professionnels (architectes, notaire, aménageur) et de promoteurs eux-mêmes.
Oui, à Montreuil, nous assumons le fait d’encourager un urbanisme ambitieux, écologique, social ; un urbanisme négocié qui permet à chacun de vivre bien dans notre ville. Oui, dans le cadre de l’élaboration du Plan Local de l’Habitat Intercommunal avec Est Ensemble nous avons souhaité revoir à la baisse le rythme de production annuel de logements sur notre territoire constatant que le rythme connu ces dernières années n’est pas soutenable. Oui, nous assumons d'avoir engagé la révision générale de notre Plan Local d'Urbanisme qui permettra d'accompagner et d'encadrer notre projet urbain et de placer Montreuil au coeur de la construction métropolitaine.
Oui, à Montreuil, nous faisons la promotion d’un urbanisme qui se fait non pas les yeux rivés sur les marges et bénéficies de quelques-uns mais sur une ambition sociale qui permette de maintenir les populations dans leurs logements en encourageant la maîtrise des prix de sortie et en produisant des logements abordables, adaptés aux besoins sociologiques des villes. Une ambition environnementale en faisant en sorte que les constructions de demain soient réellement durables mais aussi une ambition patrimoniale et culturelle en accompagnant un changement urbain respectueux du rythme de vie, des modes de vie des habitants ; de leur histoire et de leur cadre de vie.
La FPI qui annonçait elle-même que les ventes avaient bondi de 14,7 % au premier trimestre, voudrait nous imposer sa loi (celle du marché) au détriment de l’éthique et du respect des habitantes et habitants de nos villes. Nous ne pouvons l’accepter ; ce n’est pas le mandat qui nous a été confié..