Exécution du budget de la ville pour 2011 : une prudence annonciatrice de lendemains douloureux
Exécution du budget de la ville pour 2011 :
une prudence annonciatrice de lendemains douloureux...
L’exécution du budget de la ville pour 2011, telle que nous l’évaluons, est la dernière avant que n’interviennent les importantes dépenses d’investissements qui découleront des gros chantiers du mandat et qui pèseront lourdement sur les finances locales.
C’était donc, en quelque sorte, le budget de transition avant d’entrer dans ce que monsieur Cuffini appelait par le passé : « les budgets préélectoraux ».
L’examen du compte administratif 2011 doit donc se faire en gardant à l’esprit le contexte dans lequel la majorité avait voté le budget lui-même. Un budget qui devait intégrer et permettre de mesurer les effets "bénéfiques" de l'importante hausse des imôts votée en 2010.
Malgré cela, le groupe Rassemblement de la Gauche Citoyenne / Parti de Gauche (RGC/PG) avait qualifié ce budget de « budget qui restreint les investissements en faveur du cadre de vie de nos concitoyens malgré la décision d’augmenter les impôts ».
Le compte administratif qui nous a été présenté lundi soir en Conseil municipal ne dément pas notre argument. Bien au contraire, il le renforce puisque nous constatons un budget d’investissements fortement contenu (34 millions d’euros contre plus de 50 millions d’euros pour le budget 2012) qui permet de parvenir à un équilibre alors que les augmentations d’impôts sont déjà intervenues. Une situation d'autant plus étonnante que la majorité bénéficie, en plus, de produits exceptionnels particulièrement importants avec notamment 3,2 millions d’excédents de ZAC et quasiment un million d’euros issus d'un contentieux, soit plus de 4 M€ de recettes exceptionnelles qui ne sont évidement pas reconductibles.
Sans ces produits (non prévus lors de l’élaboration du budget), le désendettement pour 2011, aurait été bien plus modeste alors que les dépenses d'investissements du mandat sont à venir et que, redisons le une nouvelle fois, la hausse des impôts est déjà intervenue et que la capacité d'autofinancement ne s'est pas trouvée renforcée à la hauteur de ce qui nous était promis...
Nous voyons bien, au travers de ce compte administratif, l’effort mené pour maîtriser les dépenses de fonctionnement et maîtriser le budget global, il n’en reste pas moins que malgré une conjoncture et des taux relativement favorables, malgré une augmentation conséquente de la fiscalité et une restriction des dépenses d’investissements, la part de désendettement est nettement moins bonne que les années antérieures : 6,33M€ pour ce compte administratif au lieu de 12,7M€ en 2010. Un résultat bien modeste au regard des efforts demandés aux Montreuillois.
Le total cumulé de désendettement, s’élève à 24 M € en 3 ans ce qui donnera des marges dans les 2 ans à venir mais largement insuffisantes au regard des investissements lourds qui nous attendent. Nous pensons bien évidemment là à l’école résistance mais surtout au parc aquatique qui, à lui seul, et du fait de sa démesure, plombera le budget d’investissement.
Cette réalité, ajoutée au fait que le budget pour 2012 soit construit sur une hypothèse d’accroissement massif du recours à l’emprunt (de 6,5 millions d’euros d’emprunts en 2009 à 39,5 millions d’euros pour 2012) nous amène à penser que, malgré une gestion prudente pour l’exécution du budget 2011, les choix et les orientations de la majorité conduisent inexorablement les finances de la ville dans un état de grande fragilité.
Ce compte administratif nous conforte dans l’idée que pour faire face aux besoins de trésorerie pour financer la globalité des opérations à venir, dont certaines superfétatoires, la majorité n’aura que deux solutions dans les deux prochaines années : creuser la dette et faire appel une seconde fois à la hausse des impôts.
La lecture de ce compte administratif, inscrit dans un cadre pluriannuel, ne laisse aucun doute sur l’avenir qui se caractérisera par un envol massif des dépenses. Et dans le même temps, malgré les efforts pour maîtriser les dépenses de fonctionnement, les nouveaux équipements prévus génèreront un accroissement des dépenses de fonctionnement.
Ce compte administratif confirme le caractère anxiogène dans lequel la majorité municipale plonge, progressivement, les finances locales en refusant de revoir ses priorités. C’est la raison pour laquelle les élus RGC/PG ont voté contre.