Non les intermittents ne sont pas des privilégiés ! Communiqué du groupe Front de gauche et apparenté-e-s
Communiqué du groupe des élu-e-s Front de Gauche et apparenté-e-s
Non les intermittents ne sont pas des privilégiés !
Patrice BESSAC, Alexie LORCA, et l’ensemble des élus du groupe Front de gauche et apparentés apportent leur soutien total au combat des intermittents et demandent solennellement à François REBSAMEN, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, de ne pas agréer l’accord sur l’assurance-chômage du 22 mars.
A travers cet accord, il s’agit pour l’Etat et le MEDEF d’économiser près de 2 milliards d’euros en deux ans, en faisant peser l’effort sur les demandeurs d’emploi, au risque de condamner à la misère les plus précaires d’entre eux.
Concernant les intermittents, l’agrément de l’accord consisterait à aggraver plus encore une situation déjà profondément altérée par le dispositif mis en place en 2003, sous un gouvernement de droite.
En effet, sur quelque 254 000 artistes et techniciens qui cotisent actuellement au régime des intermittents, seul 108 000 bénéficient d’au moins 1 journée d’indemnisation, soit 43% d’entre eux. Si l’accord est agréé, la période dite de carence – pendant laquelle les indemnités de chômage ne sont pas versées – impactera 47% des allocataires contre 9% aujourd’hui, et pourra s’étendre jusqu’à 3 mois.
Pour rappel, le salaire médian des intermittents est de 13 700 euros contre 18 400 pour les salariés du privé ou du semi-public. Et ils s’acquittent de cotisations sociales deux fois plus élevées que celles du régime général.
Non les intermittents ne sont pas des privilégiés !
Ce sont des artistes et des techniciens qui ont la passion de métiers qu’ils exercent dans des conditions de plus en plus précaires. Les condamner, c’est condamner à terme l’ensemble des travailleurs et des demandeurs d’emploi. Les condamner, c’est condamner l’une des plus grandes richesses de notre pays : la culture. Richesse humaine, individuelle et collective mais aussi richesse économique.
Car puisqu’il faut parler d’argent, parlons-en !
En janvier 2014, un rapport conjoint des ministères de la Culture et de l’Economie faisait apparaître que les entreprises culturelles contribuent au PIB à hauteur de 57,8 milliards d’euros, soit 7 fois plus que l’industrie automobile !
Elles emploient 670 000 personnes auxquelles s’ajoutent les 870 000 professionnels de la culture des entreprises non culturelles.
Les activités culturelles ont un effet dynamique sur le reste de l’économie de l’ordre de 46,7 milliards d’euros. Le rapport remarque aussi qu’une forte implantation culturelle sur un territoire a un impact fortement positif sur son développement socio-économique.
A Montreuil, les artistes et les professionnels de la culture représentent plus de 10% des habitants. Ils participent à faire vivre et connaître notre ville, à y consolider le lien social grâce à leur talent, à leur travail et à l’investissement de nombre d’entre eux notamment auprès de nos enfants et de nos jeunes.
Soutenons-les, soutenons les intermittents et tous ceux qui luttent contre ce texte injuste !