Rythmes scolaires : pour une préparation minutieuse, concertée et partagée
Rythmes scolaires : pour une préparation minutieuse, concertée et partagée
Intervention de Gaylord LE CHEQUER lors de la séance du conseil municipal du 28 mars
au nom du groupe des élus Rassemblement de la Gauche et Parti de Gauche
Vous le savez, le projet de refondation de l’école et en particulier le projet de réforme des rythmes scolaires continue de susciter de vives inquiétudes et de l’émotion dans la communauté éducative, au sein des associations de parents, comme dans le personnel de notre ville (900 agents directement concernés).
Quelques réunions organisées dans le courant du mois de janvier, vous ont permis de mesurer la volonté de l’ensemble de ces acteurs d’être associés et d’être consultés tout au long du processus. Nous y sommes nous aussi particulièrement attachés surtout que la large concertation que nous souhaitions n’a pas été à la hauteur de nos attentes, de celles des enseignants, des parents et des personnels de la Ville. La qualité et la clarté des modalités du débat, vous le reconnaîtrez avec nous, n’étaient pas au rendez-vous.
C’est la raison pour laquelle, alors que les villes ont jusqu’au 31 mars pour faire connaître officiellement leur décision sur la date retenue pour la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires, nous nous étonnons de l’absence de débat au sein de notre assemblée. S’il vous appartient, in fine, madame la maire, d’informer l’Etat de la décision de la collectivité, vous auriez pu, vous auriez dû, organiser ce débat.
Encore une fois, Montreuil se distingue par ses pratiques. Pour paraphraser mon collègue Ian BROSSAT, Président du groupe Communiste et Parti de Gauche au Conseil de Paris, je suis tenté de dire que les petits montreuillois « ont d’abord besoin que les adultes fassent front et que parents, enseignants, personnels et responsables politiques tirent tous dans le même sens ». Au lieu de cela, dans le cas présent, c’est le fait du prince, en l’occurrence de la princesse.
Après 10 années d’une droite qui a particulièrement mal traité l’éducation nationale il serait utile que dans une ville comme la nôtre, profondément ancrée à gauche, nous soyons exemplaires dans notre relation à la communauté éducative. Or, force est de constater que vous en êtes bien loin.
Alors, pour être bref et concret, si vous n’avez pas jugé bon d’organiser de débat, à l’instar de très nombreuses villes (et nous pensons en particulier à Lille – n’est pas Martine Aubry qui veut – Paris ou encore Les Lilas et tant d’autres), ni de vote de notre assemblée sur ce sujet essentiel pour l’avenir de nos enfants, nous demandons solennellement que soient présentées, débattues et votées par notre conseil d’avril, les modalités de la concertation qui sera mise en œuvre et des mesures qui seront prises pour l’application du changement des rythmes scolaires en 2014.
Notre demande est d’autant plus légitime que c’est à vos successeurs que reviendra d’assurer le bon déroulement de la rentrée de 2014. Notre demande est d’autant plus légitime que vous venez d’annoncer que vous renonciez à mettre en œuvre la nouvelle sectorisation votée par le Conseil municipal il y a deux mois à peine alors que le mouvement des enseignants a eu lieu tout comme les inscriptions des enfants pour la prochaine rentrée scolaire.
Ces cafouillages mêlés à l’entrée en vigueur des nouveaux rythmes et de la nouvelle organisation du temps scolaire et périscolaire nécessitent donc de la part des élus de notre assemblée une préparation minutieuse, concertée et partagée par tous dans l’intérêt de nos enfants.
Madame la maire, l’école est un sujet trop important pour risquer l’impréparation et la hâte comme vous l’avez fait jusqu’à présent. Voilà pourquoi nous vous demandons de prévoir l’inscription de cette question à l’ordre du jour de notre prochain Conseil municipal.
Enfin, nous proposons que la conférence des Présidents (et pourquoi pas la commission thématique) soient saisies de cette question et qu’elles soient chargées de rédiger un vœu qui aille dans le sens notamment d’un rétablissement des RASED mais également d’une pérennisation, par l’Etat, des fonds qu’il alloue aux collectivités pour cette réforme des rythmes scolaires.