Crise du logement : proposer aujourd'hui pour agir demain

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CRISE DU LOGEMENT :

 

PROPOSER AUJOURD’HUI POUR AGIR DEMAIN

   

Par Gaylord LE CHEQUER

Président du Rassemblement de la Gauche Citoyenne

Conseiller municipal de Montreuil

 

 

Samedi encore, plus de 2000 personnes ont défilé à Paris pour exprimer leur exaspération face aux coupes budgétaires qui touchent le secteur de l’hébergement d’urgence. Dans le cortège, les revendications s’étendent à l’ensemble du secteur du logement ; logements qui sont de plus en plus inaccessibles pour bon nombre de nos concitoyens.

 

Alors que le nombre de mal logés, d’expulsions locatives, de personnes à la rue, de jeunes et d'étudiants dans l'impossibilité d'accéder à un logement au loyer abordable est considérable et en constante augmentation, le temps des SOS dans la presse est révolu. Les Français et les Montreuillois attendent des propositions sérieuses et des actes concrets qui leur permettront de croire et de vouloir le changement en 2012. Il serait illusoire de laisser croire que le simple fait de l’alternance inverserait la tendance à lui seul.

 

L'actuel accroissement du taux de pauvreté dans la société et les conséquences de la crise ne peuvent qu'aggraver la crise du logement en fragilisant et en désolvabilisant encore plus les demandeurs.

 

Aujourd'hui le mal logement, dans des habitations insalubres ou dans des immeubles en péril, tue des dizaines de personnes par an et ruine la santé et la scolarité de dizaines de milliers d'enfants. Pendant tout l’été, Montreuil a eu à vivre au rythme de ces drames humains et sociaux accentués par une politique gouvernementale d’expulsions particulièrement violente mais aussi, parfois, par des méthodes de la présidence de l’OPHM de Montreuil particulièrement détestables.

 

Pour faire face à cette crise, les solutions de la droite et de Sarkozy ont échoué. La France de propriétaires promise par le Président, le droit au logement opposable, le « housing first » -loger d'abord- pour résoudre le problème des SDF, tout cela n'est que slogans creux et vaines promesses.

 

Les 70 000 logements socialement et géographiquement adaptés de la loi sur le Grand Paris, sont le dernier avatar de la série des promesses en l'air. Quand monsieur Santini, président de la Société du Grand Paris, viendra t-il nous dire où il en est de la réalisation de cet objectif inscrit, depuis juin 2010, dans le marbre de la loi?

 

Quant à la loi sur le droit au logement opposable, la montagne a accouché d'une souris souffreteuse, faute de logements sociaux et très sociaux en nombre suffisant.

 

Face à cette crise, il faut sortir de la complainte, des discours défensifs et d’autojustification. Nous devons être porteurs de solutions crédibles. Les habitants de nos villes savent d'expérience que c'est dans les villes dirigées par la gauche et plus particulièrement par des équipes avec des élus aujourd’hui rassemblés au sein du Front de Gauche que sont construits depuis des dizaines d'années, les logements sociaux et très sociaux dont les habitants de notre pays ont besoin. Les 37 % de logements sociaux de Montreuil en sont le témoignage, qu’en restera-t-il au terme du mandat de l’équipe municipale actuelle ?

 

Construire des logements sociaux et très sociaux, n'est pas seulement une nécessité pour en finir avec la crise du logement, c’est aussi un levier puissant pour la croissance économique dans un secteur gros demandeur de main d'oeuvre et faiblement importateur dans son activité.

 

Pour permettre ces constructions, il nous faut renforcer la loi SRU, en portant à 25% l'objectif de logements sociaux dans chaque commune ou intercommunalité et en multipliant par 4 les pénalités financières pour les communes ou intercommunalités délinquantes qui se soustraient à la loi et à leur devoir de solidarité.

 

Le refus de construire les logements sociaux pratiqué par certains élus doit être sanctionné par une inéligibilité ou des sanctions pénales, comme des amendes.

 

Enfin, il faut appliquer méthodiquement les réquisitions sur les logements vacants appartenant aux propriétaires institutionnels qui refusent de louer.

 

A Montreuil, il faut revoir de fond en comble le PLU qui s’en remet aux promoteurs pour la construction hypothétique de 3 500 logements dont aucun n’est à ce jour réellement sorti de terre. Comment croire qu’ils le seront en moins de 3 ans maintenant. En agissant ainsi, l’équipe de Dominique VOYNET se prive des moyens qui lui permettraient d’avoir une maitrise sur le foncier, sur les programmes de construction et donc, à terme sur les loyers qui explosent déjà sur le territoire de la commune. Le PLU dont Montreuil a besoin, doit aller plus loin en matière d’engagements pour la construction de logements très sociaux et d’équipements publics, ceux là même dont les populations les plus vulnérables ont besoin. Se féliciter dans la presse de faire couler le béton sur Montreuil n’est pas un gage d’une politique du logement socialement juste.

 

Tout au long de l’année qui vient, je serai porteur de ces exigences et de ces propositions, avec les membres du Rassemblement de la Gauche Citoyenne et avec toutes celles et tous ceux qui, à l’instar de Jean FERRAT, croient au fait que « c'est un autre avenir qu'il faut qu'on réinvente, sans idole ou modèle, pas à pas, humblement, sans vérité tracée ».

Publié dans Tribune

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