Non ! L'école de la République ne nourrit pas de combat contre les religions
Communiqué de
Gaylord LE CHEQUER et Danièle CREACHCADEC
Conseillers municipaux Rassemblement de la Gauche Citoyenne
Non ! L'école de la République ne nourrit pas de combat contre les religions
Lundi 2 mai à 16h a eu lieu à Montreuil une manifestation de femmes voilées, emmenées par un collectif d’organisations qui entendaient faire savoir leur désaccord avec les dispositions qui découlent de la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostensibles dans les établissements d'enseignement publics. En cause pour les manifestants, l’extension de l’interdiction du port de signes religieux aux accompagnateurs des sorties scolaires.
Les élus Rassemblement de la Gauche Citoyenne condamnent toute forme d’instrumentalisation qui conduirait à tenter de faire croire que l'école de la République nourrirait des combats contre les religions en exigeant qu'aucun signe ostentatoire religieux n'apparaisse dans les activités scolaires.
Bien au contraire, l’école de la République réaffirme par là ses efforts et ses règles pour garantir l'égalité des droits de tous et la qualité du vivre ensemble.
Contrairement à ce qui peut se dire, la laïcité n'est en rien islamophobe, stigmatisante ou excluante quand elle tient au strict respect de valeurs communes aux enfants accueillis ou accompagnés.
Contrairement aux affirmations de la municipalité contenues dans un communiqué de presse diffusé le 2 mai, les recours de la Halde relatifs à l’interdiction du port de signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires ont tous été invalidés par la cour européenne des droits de l'homme qui n'a vu aucune discrimination dans l'édiction de règles simples favorables au renforcement de l'intégration et au respect de l'égalité de traitement de populations disparates.
Demander aux familles de se conformer aux lois communes n’est pas un processus d’exclusion et le dialogue est bien entendu nécessaire alors cessons de faire croire que la communauté éducative ne le pratiquerait pas. Les enseignants sont les chevilles ouvrières de l’école républicaine et appliquent quotidiennement les principes.
Dans ce contexte, nous désapprouvons les accusations formulées par voie de communiqué de presse contre la communauté éducative de Montreuil.
Il est regrettable que l’institution municipale accuse le corps enseignant de « nourrir des initiatives discriminatoires préjudiciables au maintien de la cohésion sociale », de « pratiques excluantes » ou d’encouragements à « l’escalade dans les clivages et les tensions » du fait de l’existence d’un règlement intérieur rappelant que l’interdiction de signes distinctifs religieux s’étend également aux parents accompagnateurs de sorties scolaires.
Comme le souligne un rapport du sénat au sujet de la loi de 2004 : « l'interdiction « vaut évidemment pour toute la période où les élèves se trouvent placés sous la responsabilité de l'école, du collège ou du lycée, y compris pour les activités se déroulant en dehors de l'enceinte de l'établissement (sorties scolaires, cours d'éducation physique et sportive, etc.). ». Dans ce cadre ce qui s’applique à nos enfants ne pourrait pas s’appliquer à leurs parents dans le cadre du temps et des activités scolaires ?
Plutôt que de juger et de condamner il convient d’œuvrer concrètement pour donner à la communauté éducative les moyens de mener ses missions et de préserver l’école publique de toute instrumentalisation qu’elle soit d’origine religieuse ou sociale. La loi de 2004 fruit, notamment, d’une mission d’information parlementaire pluraliste et votée en dehors de tous clivages partisans et politiciens, il est important de préserver cette sérénité dans le débat.
Dans une période où tout le monde s'accorde à constater un délitement des repères et des valeurs, la laïcité demeure l'un des piliers de notre République et doit le rester.