Le Poivron doit se retourner dans sa tombe !
Au lendemain d'un "Montreuil In" qui fait flop, nos pensées les plus émues vont à ce journal aujourd'hui disparu et à son auteur qui pourrait bien reprendre du service...
Un article de juin 2004, que nous publions pour le bonheur de tous... et qui se passe de commentaires...
Edito
Un maire hors sol
Invitation publicitaire dans toutes les boîtes à lettres, grandes affiches sur les panneaux Decaux, pleines pages dans l’hebdo municipal, affichettes... nul habitant n’était censé ignorer que, à l’occasion d’un « Week End montreuillois », il pouvait rencontrer le samedi 15 mai les élus et admirer des dizaines de panneaux présentant tout l’éventail des réalisations et projets municipaux.
Ce fut un rare fiasco, les couloirs de la mairie sont restés largement vides, les habitants ont voté avec leurs pieds. Faut-il en être surpris ? Les habitants manifestent de plus en plus d’indifférence et de rejet des formes archaïques - entre monarchie et paternalisme - d’un pouvoir municipal usé. Symptomatiquement, les élus écologistes de MVO ne faisaient pas partie des élus que les habitants étaient supposés rencontrer. Dans le système politique montreuillois, ni l’opposition ni les habitants n’ont droit de cité.
Le personnel communal a passé des centaines d’heures à préparer les panneaux mettant en valeur leur travail, des dizaines de milliers d’euros ont été consacrés à cette opération. Un gâchis regrettable, conséquence de telles pratiques politiques.
Dans la même veine, une « concertation avec les habitants » est lancée pour la première phase du PLU avec des réunions de quartier, où on explique aux habitants que le projet urbain est super, et ne doit pas être remis en cause.
La municipalité peut bien envoyer une délégation importante à Diadema (banlieue de Sao Paulo au Brésil) pour étudier les budgets participatifs, cela ne coûte rien sauf pour les finances municipales. Cela ne change surtout pas les pratiques politiques de l’équipe municipale : tout vient d’en-haut, les habitants sont d’éternels mineurs.
Par un curieux télescopage de l’actualité, nous avons assisté en même temps aux gesticulations internationales de Chirac au Guatemala, traductions d’un pouvoir usé qui n’est plus guère en prise sur le réel en France, et à celles de Jean-Pierre Brard s’affichant comme inventeur d’une nouvelle trilatérale Montreuil-Mali-Vietnam.
Un pouvoir municipal fermé et autiste, monolithique, qui prend le monde comme terrain politique, faute d’être capable, à Montreuil, de répondre aux attentes des habitants et de comprendre leurs évolutions culturelles. Un pouvoir incapable de faire appel à l’intelligence des citoyens. Un pouvoir hors sol.